L’intelligence artificielle révolutionne le numérique, l’enjeu actuellement c’est d’apprendre à se servir de ces outils surpuissants pour qu’ils soient de véritables assistants à la création. Et pour cela, il faut notamment maitriser l’art du prompt : le prompt c’est la description écrite de ce que vous voudriez obtenir comme résultat (texte, image ou vidéo). Le maîtriser c’est savoir aller au delà de la simple requête. Contextualiser au maximum votre prompt, le ton conversationnel que vous lui donnez, l’audience à qui vous vous adressez. Demander une réponse “à la manière de” pour graduer les éléments de réponse données par l’IA et surtout ne vous limitez pas à une seule réponse, la plupart des outils conversationnels garde en mémoire vos précédentes requêtes et sont en capacité d’affiner leurs réponses au fur et à mesure de l’échange.
Les outils actuels les plus intéressants :
Mid Journey : https://www.midjourney.com/home
C’est l’intelligence artificielle générative la plus aboutie sur la génération d’images via des prompts. Elle déploie sa version 6 depuis début 2024 et son fonctionnement a quelque peu changé. Avant, vous pouviez accéder à l’outil et générer des images via l’application Discord, depuis le lancement de la V6 le salon est toujours disponible mais ne permet plus la génération d’images. L’idée pour les équipes de développement étant de trouver une solution plus grand public pour accéder à l’outil. Un site web a donc été crée et est pour le moment en phase de test :
Il est accessible pour la génération d’images seulement aux utilisateurs ayant créé au moins 1000 visuels néanmoins en attendant le déploiement au grand public, vous pouvez d’ores et déjà accéder aux images créées par d’autres avec leurs prompts respectifs, ce qui permet d’affiner sa qualité de requête. A noter que vous pourrez également utiliser des images en tant que prompts. Une fois la version desktop (ordinateur) déployée, une version mobile arrivera. Pour l’instant, patience….
MàJ du 27/08/2024 : La plateforme est ouverte à tous depuis le 21 août 2024, avec en prime 25 crédits gratuits pour commencer à générer vos plus belles images !
ChatGPT : https://chat.openai.com/
Le chatbot conversationnel développé par OpenAI, lancé en novembre 2022, est capable de répondre à des prompts en se souvenant des éléments donnés au fur et à mesure de la conversation. ChatGPT 3.5 est gratuit (vous devez créer un compte). L’accès à la version 4 est payant (ChatGPT Plus) et intègre d’autres fonctionnalités telles que :
– Sora, l’IA générative permettant de créer des vidéos d’une minute maximum à partir de prompts (texte). Annoncée en février 2024, elle est en cours de déploiement et devrait arriver “au cours de cette année”. Pour l’instant, nous ne savons pas s’il y aura un accès gratuit.
https://openai.com/sora?utm_source=bdmtools&utm_medium=siteweb&utm_campaign=sora
– Dall-E, l’IA générative capable de créer des images à partir de requêtes textuelles. Dall-E 2 n’est plus accessible gratuitement et c’est Dall-E 3 qui est déployé au sein de ChatGPT Plus
– InstaMonster (intégré dans la version payante de GPT)
– Starting a social media business (intégré dans la version payante de GPT) qui donne des conseils avisés sur comment construire une stratégie social media mais ne remplace pas l’expertise opérationnelle d’un.e professionnel.le dans la stratégie de votre entreprise sur les réseaux sociaux.
Gemini (ex-Bard) est une IA conversationnelle développée par Google, et lancée en juin 2023. Comme ChatGPT, elle propose des contenus rédactionnels en réponse à un prompt donné. Elle peut vérifier ses affirmations directement sur Google Search. https://gemini.google.com/app
Ne pas confondre Gemini avec Google Gemini, lancée en décembre 2023, et qui est une IA générative et multimodale c’est à dire qu’elle est capable de produire plusieurs types de contenu (texte, vidéo, son, code, image, dessin, musique, cartographie). Elle peut ainsi répondre à une large variété de demandes, comme la génération de textes écrits, d’images, de sons et de code ; l’analyse de flux vidéo, la création de modèles 3D complexes, l’analyse et l’interprétation de graphiques complexes, de cartes, etc.
Google Gemini a aussi pour mission d’améliorer les produits Google comme Doc, Slides, Translate, Search, Maps, Photos, assistant et même YouTube.
https://deepmind.google/technologies/gemini/#introduction
Adobe Firefly permet de générer des images, comme le feraient Midjourney ou DALL-E, mais également d’accomplir bien d’autres tâches, au sein des logiciels de la suite Adobe comme sur une plateforme en ligne. La fonction “remplissage génératif”, qui permet de retirer ou d’ajouter des éléments sur une image grâce à un prompt ; les “effets de texte”, donnant la possibilité d’appliquer différents styles ou des textures à un texte ; ou encore la “recoloration générative”, pour générer des variantes de couleurs d’une illustration vectorielle, ce qui peut s’avérer très utile pour travailler sur les déclinaisons d’un logo (selon la saison, les moments de l’année, etc..)
L’avantage de Firefly c’est qu’il est implémenté dans certains logiciels de la suite Adobe tels que Photoshop, Illustrator et Express, donc si vous êtes utilisateurs de ces outils vous avez tout intérêt à vous tourner vers Firefly plutôt que Mid Journey par exemple. D’autant que les résultats obtenus sont facilement transférables sur les autres logiciels de la suite 🔄
https://www.adobe.com/fr/products/firefly.html
Adobe a annoncé fin mars 2024 que son logiciel de montage vidéo Premiere Pro allait être renforcé d’outils d’IA générative tels que l’extension générative (des médias supplémentaires pourront être générer pour rallonger de quelques frames une séquence), l’ajout/suppression d’objets (il suffira de sélectionner l’élément à remplacer, supprimer ou ajouter puis de préciser sa demande à l’aide d’un prompt textuel), et le Text-to-video (qui permettra de générer de nouvelles séquences à l’aide d’un prompt). Pour l’instant, Adobe a annoncé ces nouveautés possibles grâce à Firefly, son propre modèle d’IA néanmoins la firme américaine annonce s’ouvrir à des applications tiers. Ainsi, il devrait être possible de choisir entre Firefly, Pika, Gen- 2 et même Sora au sein des applications Adobe et notamment Premiere Pro.
Le Chat, l’équivalent français de ChatGPT, est un assistant conversationnel développé par la startup française Mistral AI. Il est multilingue. Il peut notamment interagir en français, anglais, espagnol, allemand, italien, portugais, russe, chinois et japonais. Mistral AI indique que les réponses peuvent parfois contenir des inexactitudes. A noter aussi que Le Chat n’a pas accès aux données récentes issues du web et son entraînement s’est arrêté en 2021, il peut donc dans certains cas, fournir des réponses obsolètes néanmoins les retours d’utilisateurs révèle que pour des prompts assez simple, il est tout aussi efficace que ses concurrents. Le Chat est accessible en ligne gratuitement pour le moment, il suffit simplement de se connecter via une adresse email.
L’IA peut aussi s’avérer très utile dans la compilation de données, quelles qu’elles soient :
Flim.ai est une encyclopédie de l’image qui permet de rechercher films, séries, clips, publicités, ou encore documentaires dans une base de données de + de 700 000 photogrammes, et d’en extraire tout l’imagerie visuelle afin de créer, par exemple, des moodboards. Il permet égalementd’obtenir les couleurs d’une scène de film, très utile quand vous voulez recréer cet univers dans une publication par exemple. Le site donne également de précieuses ressources en permettant de rechercher avec différents filtres : vous avez adoré le travail du directeur de la photographie de Dune ? Vous pouvez retrouver sur le site en un clic le travail de celui ci ! Vous cherchez une inspiration visuelle à partir d’une ou plusieurs couleurs ? c’est possible avec la recherche par couleur, que ce soit celle du film qui vous intéresse ou bien vos couleurs de marque ! En résumé c’est une mine d’or pour qui le cinéma est une source d’inspiration !
Chaque image est référencée, non seulement par le titre du film, son réalisateur, son chef opérateur et ses acteurs, mais également par son type, son genre et sa date de production, le tout rendu possible par les capacités de l’IA.
https://flim.ai/ est disponible en illimité à partir de 12,90€/ mois. La version gratuite vous permet des recherches en illimité mais vous limite à 2 consultations de photos par jour.
Les utilisations de modèles d’IA ne s’arrêtent pas aux utilisateurs. Elles peuvent s’incrémenter dans toutes sortes de services : un CRM comme WIX propose de fabriquer votre site internet avec l’assistance de l’IA.
Quels sont les risques liés à l’IA ?
Des gardes fous sont mis en place notamment par OpenAI : avec Dall-E et Sora, il ne sera pas possible, par exemple, de générer des images et des vidéos de personnalités publiques, de la violence extrême, du contenu sexuel, des images haineuses. Le principal risque provient bien sûr de l’utilisation et de l’entrainement donné aux modèles : une IA qui assiste le processus de recrutement dans une entreprise risque de donner lieu à des discriminations si elle reproduit les partis pris humains eux mêmes discriminatoires. A contrario, en se basant purement sur l’analyse de données lors du choix d’un candidat, elle atténue les risques de préjudices.
Le Parlement européen a publié un article, daté de septembre 2020 et mis à jour en juin 2023, sur les opportunités et les risques de l’IA : il en ressort qu’utilisée à bon escient, l’IA pourrait renforcer les démocraties, augmenter la productivité au travail, aider à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, venir renforcer et améliorer les systèmes de santé, les systèmes judiciaires, les tactiques militaires (en venant, par exemple, faire émerger des système capables de prédire et prévenir des attaques terroristes, détecter des comportements illégaux et/ou dangereux en ligne).
L’IA peut également jouer un rôle dans la préservation d’un patrimoine culturel, pour exemple : L’Islande a récemment noué un partenariat avec OpenAI afin de conserver la richesse de la langue islandaise. En effet, le pays s’ouvre de plus en plus au tourisme, coincé entre l’Europe et l’Amérique du nord, l’anglais a tendance à devenir majoritaire. Les équipes d’Open AI ont travaillé avec le gouvernement islandais et ils sont parvenus à former le moteur linguistique le plus puissant au monde dans leur langue, mais également fournir à un pays entier la possibilité d’interagir avec les modèles d’OpenAI dans sa propre langue. https://openai.com/customer-stories/government-of-iceland
Tout est question d’utilisation donc ! Quel est le modèle d’apprentissage que nous voulons donné à nos IA ? Sont-elles utilisées à bon escient ? Qui doit endosser la responsabilité des dégâts causées par l’IA ? S’il fallait encore le démontrer, l’humain est au coeur de ces problématiques et le pilier de ces grands défis à venir.
L’article du Parlement :
https://www.europarl.europa.eu/topics/fr/article/20200918STO87404/intelligence-artificielle-opportunites-et-risques
Régulation des usages de l’IA :
Il est donc urgent de définir le cadre d’utilisations de ces intelligences artificielles et d’en réguler les usages, et pour cela l’Europe est pionnière.
L’AI Act, Artifical Intelligence Act – https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/regulatory-framework-ai – “est le tout premier cadre juridique en matière d’IA, qui traite des risques liés à l’IA et positionne l’Europe pour qu’elle joue un rôle de premier plan à l’échelle mondiale.”
Voici ce que l’on peut lire sur le site dédié à la loi européenne sur l’intelligence artificielle : “La loi classe les applications de l’IA dans trois catégories de risque. Premièrement, les applications et les systèmes qui créent un risque inacceptable, tels que les systèmes d’évaluation sociale géré par le gouvernement, du type de ceux utilisés en Chine, sont interdits. Deuxièmement, les applications à haut risque, telles qu’un outil de balayage de CV qui classe les candidats à l’emploi, sont soumises à des exigences légales spécifiques. Enfin, les applications qui ne sont pas explicitement interdites ou répertoriées comme étant à haut risque ne sont pas réglementées.
Quant aux délais d’application de cette loi, selon le site dédié à la commission européenne sur l’IA, “En décembre 2023, le Parlement européen et le Conseil de l’UE sont parvenus à un accord politique sur la loi sur l’IA. Le texte est en cours d’adoption et de traduction formelles. La loi sur l’IA entrera en vigueur 20 jours après sa publication au Journal Officiel et sera pleinement applicable deux ans plus tard, à quelques exceptions près : les interdictions entreront en vigueur après six mois, les règles de gouvernance et les obligations relatives aux modèles d’IA à usage général deviendront applicables après 12 mois et les règles applicables aux systèmes d’IA — intégrés dans des produits réglementés — s’appliqueront après 36 mois.
Afin de faciliter la transition vers le nouveau cadre réglementaire, la Commission a lancé le pacte sur l’IA, une initiative volontaire qui vise à soutenir la mise en œuvre future et invite les développeurs d’IA d’Europe et d’ailleurs à se conformer à l’avance aux principales obligations de la loi sur l’IA.
Nous avançons donc vers un monde numérique où l’IA aura toute sa place, le tout est de savoir laquelle voulons nous lui attribuer ?
L’agence Medialy utilise des outils d’intelligence artificielle comme supports, en effet l’humain reste au coeur de la création, de l’écriture et de l’émotion mais un outil permettant d’assister, de soutenir et parfois même d’enrichir ces processus est à accueillir avec satisfaction.
PS : Cet article n’a pas été écrit avec l’IA 😊